De Magnete
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de William Gilbert, ix+246 pp, 7/6 (37.5
p) à Londres;
2 Thaler à Francfort. Publié par Peter Short, Londres, 1600. (Revu par Stuart Malin et David Barraclough dans Eos, Transactions de l' American Geophysical Union, vol 81, 23 mai 2000, à l'occasion des 400 ans de la publication du livre). |
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William Gilbert (1544-1603) était le fils ainé de Jérome
Gilbert (une famille de 11 enfants). Jérome Gilbert se maria
2 fois et eut 2 fils du même prénom : William. La famille
vécut à Colchester, à 70 kms de Londres, où
Jérome occupait un poste important. William reçut une
excellente éducation à l'Université de Cambridge (St
John's College), il y fit des études pendant 11 ans jusqu'en 1569,
devint médecin et enseignant universitaire. Il voyagea en Europe,
notamment en Italie avant de s'installer à Londres en 1573 pour
pratiquer la médecine. Sa carrière médicale fut remplie
de succès, il fut président du Royal College of Physicians
en 1599 et nommé médecin de la reine Elisabeth Ier
en 1601. La reine mourut en 1603 mais Gilbert continua à exercer
comme médecin royal jusqu'à sa mort ,8 mois après
la reine, de la peste. Son élève et ami, Mark Ridley,
également spécialiste en géomagnétisme, fut
aussi médecin royal, à la cour du Tsar Boris Godunov, de
Moscou.
La réussite de Gilbert en tant que médecin aurait largement suffi à sa renomée, mais il est surtout reconnu aujourd'hui pour ses travaux sur le magnétisme et l'électricité, qu'il publia dans le De Magnete. Ces travaux se déroulèrent de 1581 à 1600, en parallèle avec une carrière médicale. Ses expériences furent réalisées et discutées avec des collègues-amis qui le retrouvaient chez lui, un peu comme se créera 50 ans plus tard la célèbre "Royal Society". Le magnétisme n'était pour Gilbert qu'un passe-temps, mais qu'il prit très au sérieux et lui coûta beaucoup d'argent. (£5000 pour l'achat du matériel selon son ami William Harvey). Le livre, en lui-même, est de belle facture avec de riches illustrations et des enluminures en tête de chaque chapitre. Des astérisques en marge de 2 grandeurs différentes attirent l'attention sur les points particulièrement importants. Cet ouvrage, préfacé par Gilbert lui-même, est divisé en 115 chapitres, disposé en "6 livres". Edward Wright (1558?-1615), plus connu pour avoir mathématisé les travaux de projection cartographique de Mercator, est l'auteur d'une deuxième préface. Le De Magnete n'est pas sans ressembler à une thèse présentée aujourd'hui par un doctorant. Le premier livre débute par une étude historique et, ensuite,
reprend l'état des connaissances sur les propriétés
magnétiques de la pierre de magnétite(les pôles, l'attraction
et la répulsion, la magnétisation du fer) .
Dans le second livre, il fait une distinction claire entre les propriétés attractives des aimants et de l'ambre frottée: "parce qu'il nous plait d'appeler cela une force électrique". Plusieurs expériences de magnétisme et d'électricité statique sont reprises y compris celles sur les effets du matériel interposé, la forme de la pierre de magnétite et l'effet qui résulte du fait d"armer" les pôles d'extrêmités en fer. Beaucoup d'idées préconçues sont battues en brêche, notamment celle de la possibilité du mouvement perpétuel. Le troisième livre traite des propriétés directionnelles de l'aimant, mais aussi des détails à propos de la magnétisation d'aiguilles et de la distribution du magnétisme dans une terrella (pierre de magnétite sphérique). Ses travaux sur la terrella sont très importants car ils permettront à Gilbert de tirer une analogie entre le champ magnétique de la Terre et celui d'une terrella. Le quatrième livre donne plus de détails sur le géomagnétisme (sur la déclinaison, appelée par Gilbert "variation"). Le cinquième livre parle de l'inclinaison, appelée par Gilbert "déclinaison". Le sixième et dernier livre est plus hasardeux, il y parle des mouvements stellaires et terrestres, qu'il associe de façon erronée au magnétisme et qu'il considère comme un soutien à la théorie copernicienne. Ce livre 6 fut considéré comme innaceptable par les religieux de l'époque et fut retiré de la vente. Cependant, l'idée d'une action à distance qui contrôle les mouvements planétaires servit plus tard à la réflexion de Hooke et à celle de Newton sur la gravitation. Mais ce qui vient d'être résumé des 6 livres ne
donne qu'un aperçu du contenu et ne reflète pas combien cet
ouvrage est novateur pour l'époque. Par sa méthode
basée sur l'expérience et l'observation plutôt que
sur des traditions , il s'agit de science à la Bacon, 20 ans avant
que le "Novum Organum" soit publié par Bacon.
Une fois le lecteur habitué au style archaïque du "De Magnete", il est agréable à consulter, l'auteur de ce site en recommande la lecture aux géophysiciens. |
Ce document est publié avec l'accord du directeur du British
Geological Survey (NERC).
Stuart Malin, Bogaziçi University, Istanboul, Turquie David Barraclough, British Geological Survey, Edinburgh, UK |
Auteur : David P. Stern, earthmag("at" symbol)phy6.org
La traduction française a été réalisée à l'initiative de
Joseph Lemaire (joseph.lemaire("at"symbol)oma.be), de l'Institut d'Aéronomie Spatiale Belge (IASB), et grâce aux
collaborations de Pascale Cambier (pascale.cambier("at"symbol)oma.be) du BUSOC
(pour la traduction et la dactylographie) et de Hervé Lamy (herve.lamy("at"symbol)oma.be)
de l'IASB (pour la relecture et les corrections).
Dernière modification : 20 décembre 2002